Rineke Dijkstra

Rineke Dijkstra

#Photographe #Incontournable
Rineke dijkstra est née en 1959, à Sittard, aux Pays-Bas. A ses débuts, Rineke dijkstra travaille comme photographe indépendante pour des magazines de presse, réalisant des portraits d'artistes, d'écrivains, d'hommes d'affaires. Un jour, en période estivale, une commande la mène sur une plage de la mer du Nord, en Hollande. Rineke dijkstra y effectue la première image fondatrice d'une série de portraits d'adolescents qui la conduira par la suite sur des plages de Pologne, d'Ukraine, des Etats-Unis et d'Afrique. Une série qui va littéralement transcender le genre du portrait dont la pratique est pourtant courante et constante depuis l'avènement de la photographie.
Ses modalités opératoires sont dès lors parfaitement au point : une prise de vue frontale, un sujet le plus souvent cadré en pieds, un décor minimaliste, à peine suggéré, une mise à profit de la lumière ambiante complétée par un recours au flash, une prise de vue sur négatif couleur faite au moyen d'une chambre photographique, enfin l'adoption systématique d'un principe de pose où le regard du sujet se confronte toujours à l'objectif du photographe.
Par la suite, Rineke Dijkstra développe d'autres séries sur des sujets qui prolongent ses précédents travaux et qui semblent se répondre : collégiens dans les milieux de l'Angleterre traditionnelle, mères venant d'accoucher, toreros à peine sortis de leurs corridas, soldats - légionnaires français ou jeunes appelés en Israël.
Elle se met également à la vidéo et réalise des installations qui reprennent les principes de ses prises de vues photographiques.
Rineke Dijkstra a ainsi donné naissance à une esthétique photographique particulière où la rigueur du point de vue et la maîtrise technique concourent à une seule exigence : atteindre et restituer la grâce du sujet photographié. C'est d'ailleurs tout le mystère de cette artiste : elle fait des portraits, comme d'innombrables photographes n'ont jamais cessé d'en faire , elle maîtrise les procédes techniques qui sont ceux d'une multitude de professionnels de l'image, pourtant une force indicible propulse son regard plus loin. Dans cette part d'étrangeté dont Baudelaire disait qu'elle est inséparable de la beauté, un espace indéfini où flotte la mise à nu de l'essentiel : la fragilité de la présence humaine…