Pierre De Fenoyl

Pierre De fenoyl

#Photographe #Incontournable
Existence bien remplie que celle de ce photographe autodidacte, particulièrement
talentueux, d’une culture immense. Il fut amené à occuper dans le domaine de la
photographie de nombreux postes de responsabilité et n’en poursuivit pas moins
un projet personnel : attentif à la fluctuation des instants sur les lieux qu’il aimait, la
photographie était pour lui avant tout un mode de vie particulier, un état de grâce,
de réceptivité, de disponibilité, et l’acte photographique, un rituel. L’essence de la
photographie n’était pour lui ni l’espace ni la lumière, mais la captation du cours
impartial et invisible du temps.

Dès son plus jeune âge, passionné par l’image photographique, il sera tour à
tour archiviste-photographe pour les agences de presse Dalmas et Holmès-Lebel
puis iconographe pour les éditions Rencontre avant de se retrouver à vingt ans
archiviste d’Henri Cartier-Bresson. Puis il dirige les archives de l’agence Magnum
de 1966 à 1968. Il fonde l’année suivante avec Charles-Henri Favrod la première
galerie photographique parisienne, Rencontre, rue du Cherche-Midi et en devient
le commissaire d’expositions (Brassaï, Tony Ray-Jones, Martine Franck, Gianni
Berengo Gardin, Guy Le Querrec, Tom Drahos, Richard Kalvar, Jean-Noël Reichel,
L’inde d’Edouard Boubat, René Burri, Magnum, Alain Perceval …). Il s’occupe de
faire reconnaître l’oeuvre de Jacques-Henri Lartigue, participe à la création de
l’agence Vu, d’où est issue Viva, avant de devenir correspondant new-yorkais de
Photo-Magazine, puis acheteur d’art pour Publicis. À trente ans, il est le premier
directeur de la Fondation nationale de la photographie, créée à Paris ( “Leslie
Krims - Duane Michals - Burk Uzzle”, “Robert Frank” et “Lee Friedlander”, Le
photojournalisme” au palais Galliera, “Henri Cartier Bresson” à Lyon et à Marseille,
“Les nus d’André Kertész” au Centre Georges Pompidou, “Diane Arbus” au MNAM
etc…), puis, en 1978, il est chargé de mission pour la photographie au Centre
Georges-Pompidou, où il se consacre surtout à faire connaître la photographie
comme expression à part entière. Il organise de nombreuses expositions et publie
des anthologies : en 1979, le premier Album photographique du Centre Pompidou,
collection qui malheureusement n’a pas survécu ; en 1982, Chefs-d’oeuvre des
photographes anonymes au XIXe siècle, chez Hachette.

En 1984, lauréat de la Villa Médicis hors les murs , il part sur les traces de Flaubert
et Maxime du Camp en Égypte et rapporte un travail personnel présenté au Centre
Georges Pompidou . Après cette date, il choisit de se retirer avec sa femme et ses
deux enfants à Castelnau-de-Montmiral, dans le Tarn, où il mène pour le compte
de la mission photographique de la DATAR, une exploration serrée et minutieuse
des paysages du Sud-Ouest : ses photographies établissent des rapports subtils
entre les replis du terrain, les habitations, les végétaux, et créent une mystérieuse
entente entre le sol et le ciel, balayés tous deux dans de belles compositions
horizontales.

Le même charme se retrouve dans son travail égyptien, sur les monuments les
plus légendaires de l’histoire. Images d’initiation à la lumière de l’Orient, ses
photographies présentent tout à la fois ce caractère de merveilleux, d’intemporel,
de réalité sans attache avec la vie quotidienne des hommes.

Au-delà des circonstances brutales de sa disparition, Pierre de Fenoyl figure, parmi
les photographes contemporains, comme l’un des représentants les plus doués de
ce qu’on appelle outre-Atlantique Straight photography (la « photographie pure »).

Pour plus d’informations : www.pierredefenoyl.fr