Jacques Damez

Jacques Damez

#Photographe
Jacques Damez,né en 1959, est un enfant de la méthode globale, qui l’aide à être dyslexique et naturellement le pousse du côté des images. Sa deuxième langue maternelle devient très vite photographique. Au début des années 80, se trouvant trop seul à parler celle-ci, il ouvre une galerie avec Catherine Dérioz pour promouvoir et réfléchir à ce prélèvement sur le réel. 32 ans plus tard, l’aventure continue : toujours photographe, toujours galeriste, toujours
avec Catherine. Il a mis ce temps à profit pour tenter de tisser des liens entre ces deux langues dans un essai traitant de l’importance de la photographie dans l’œuvre de Hans Hartung sous le titre de Hans Hartung photographe, la légende d’une œuvre, qui au départ fut un diplôme à l’EHESS (2001) et a reçu le prix Arald 2004 de l’essai. Dix livres de photographies jalonnent son parcours : Contraintes par corps, La 25ème heure, l’autoportrait inaccessible, Paysages au vent d’Autan, Vues de l’esprit, Jardin en coulisse, Lyon La Confluence - Mémoires en mutations (3 tomes), Tombée des nues... . Ils sont la trace de projets, de cheminements, de réflexions où se fixent quelques silences arrêtés.
Pour donner de la solidité à ces mutités latentes, il construit de nombreux murs, plafonds, planchers, pour penser avec les mains. Ces expériences manuelles lui permettent de retrouver des sensations tactiles, physiques, qui l’aident à comprendre l’espace. En logique avec ses intérêts bâtisseurs, il photographie la Cité Internationale de Renzo Piano dans le cadre d’une commande libre, et réalise durant sept ans le suivi photographique et vidéo- graphique d’une aventure urbanistique rare, le chantier de La Confluence à Lyon.
Pour ne pas perdre l’odorat, il faut absolument qu’il fourre son nez dans la terre, pour garder le toucher, il faut qu’il frotte ses mains contre l’écorce des arbres, pour continuer à voir, il faut qu’il regarde l’infini d’un horizon,
c’est alors qu’il peut revenir en ville où il retrouve les livres.
Dans sa vie, il a fait de nombreuses expositions, il continue à en faire mais n’a aucune mémoire des noms et puis, une liste, c’est triste. Pour finir, il y a ceux qui collectionnent ses photographies, ceux qui les regardent, ceux qui, par leur présence, l’aident à vivre.
Fondamentalement, il fait des photographies parce que c’est un de ses plus grands plaisirs et qu’il est sûr que c’est là l’essentiel.