Charles Marville

Charles Marville

#Photographe #Incontournable #Pionnier
Peu cité par ses contemporains, Marville est resté en dehors des cercles photographiques. Il apparaît d'abord comme peintre-graveur. Quelques-uns de ses dessins sont gravés pour La Seine et ses bords de Charles Nodier (1836) ; Paul et Virginie de Bernardin de Saint-Pierre (1838) compte plusieurs vignettes de cet artiste. Les premières photographies que nous lui connaissons sont des portraits de ses proches et des vues d'architecture publiées par Blanquart-Evard en 1851. Marville est certainement celui qui a le plus collaboré à l'entreprise lilloise, illustrant entièrement l'album sur les Bords du Rhin (1853), ou la plus grande partie des séries Architecture et Sculpture de L'Art religieux (1853-1854). Avant la fermeture de l'Imprimerie en 1855, il se signale comme " Photographe du musée impérial du Louvre " et réalise des reproductions de dessins, notamment d'Ingres.
Marville travaille également pour de nombreux architectes chargés des chantiers de restauration comme Abadie, Millet ou Viollet-le-Duc. En témoignent ses vues de la Sainte-Chapelle et de la cathédrale Notre-Dame à Paris ou encore celles de la cathédrale de Moulins. Puis commencent les grandes commandes liées aux aménagements et aux transformations de la capitale, comme celle du bois de Boulogne en 1858. En 1862, Marville apparaît avec un autre titre important : " Photographe de la Ville de Paris ". Il photographie le nouveau mobilier urbain, et pour le service des Travaux historiques créé en 1865, il réalise un immense recueil, l'Album du Vieux-Paris, réunissant des photographies des vieilles rues avant leur destruction.
A la fin des années 1870, sans cesser de travailler pour plusieurs architectes sur des chantiers de construction ou de restauration, il photographie encore le grand percement de l'avenue de l'Opéra. Puis la trace de Marville se perd, on ne connaît pas exactement la date de sa mort. On sait simplement que Armand Guérinet rachète son atelier à la fin du XIXe siècle.
Les négatifs de Marville correspondant à l'Album du Vieux-Paris sont conservés dans leur ensemble à la Bibliothèque historique de la Ville de Paris ; quelques-uns aux Archives photographiques (Médiathèque de l'architecture et du patrimoine) qui comptent également des plaques de verre au collodion entrées sous le nom de Durand et représentant en particulier la restauration de la cathédrale de Moulins. La Médiathèque conserve également un grand nombre de vues d'architecture de ce photographe prises en particulier à Amiens, Bourges, Chartres, Laon, Moulins, Paris, Rouen, Saint-Germain-en-Laye, Strasbourg, au cours des années 1850-1870.