© Mona Lisa, Leonardo da Vinci
L'histoire remonte à 2012. Monsieur X veut renouveler son passeport et envoie donc son dossier aux services de la préfecture de police de Paris. Début 2013, Monsieur X apprend que son dossier a été refusé à cause de sa photo d'identité où il y glisse un léger sourire. Pas du goût de la préfecture qui demande à la personne photographiée d' « adopter une expression neutre et ne […] pas sourire ». Mais pas question pour Monsieur X de retourner dans une cabine photomaton, il forme donc un recours pour excès de pouvoir devant le tribunal administratif de Paris pour annuler purement et simplement la décision de la préfecture. Selon lui aucun texte contraignant ne l'interdit de sourire sur une photo d'identité, seule une circulaire non impérative prévoit cette interdiction.
Malheureusement pour notre Monsieur X , le tribunal lui donne tort fin 2014 et rejette son recours. Déçu, Monsieur X ne baisse pas les bras. Son sourire, il y tient. Notre opiniâtre ami continue alors son périple en saisissant la Cour administrative d'appel de Paris. Son avocat soulève devant les juges le philosophe Roland Barthes et la Joconde pour leur poser comme questions : Monsieur X sourit-il vraiment sur sa photo ? N'arbore-t-il pas un sourire « neutre » ? L'argument, certes non juridique, permettrait de démontrer qu'une telle interrogation n'est pas du ressort de la préfecture de police de Paris.
Et le pire dans cette histoire, c'est que la Cour administrative d'appel, qui a mis l'affaire en délibéré au 29 septembre, risque de statuer en se fondant sur d'autres motifs que le sourire de Monsieur X.
En résumé, rien n'est certain pour notre Monsieur X et nous risquons donc de continuer à faire la gueule sur nos photos. Pas de quoi nous faire sourire.
Source : http://www.leparisien.fr/faits-divers/ne-souriez-pas-vous-etes-photographie-16-09-2016-6123825.php">Le