Audrey Azoulay - Ministère de la culture et de la communication
Il y a d'abord eu un bon signal avec l'adoption la semaine dernière, dans un Sénat presque désert (bah oui les mecs, 29 juin, déjà les vacances), du projet de loi relatif à la liberté de la création, à l'architecture et au patrimoine. En jeu, côté photographie, l'article 10 quater, celui-là même qui va permettre la rémunération des plasticiens et photographes dont les œuvres sont reproduites par les services de référence d’images sur Internet sans leur autorisation. Pas bête. Enfin dans la pratique, c'est pas gagné, et si vous pensiez recevoir direct un gros chèque de Google pour vous construire un jacuzzi, oubliez. Ce sera plutôt piscine à boudin pour tout le monde. Parce qu'en fait, et entre autres, les deals se feront avec des sociétés agréées par le ministère. Dans son application donc, cet article nous laisse pour le moins perplexe (on vous en reparlera très bientôt, promis).
Et à Arles lundi, Audrey Azoulay s'est lâchée. Est-ce l'atmosphère si particulière de la ville ? Le soleil ? L'abus d'anti-moustiques ? En tout cas, elle a annoncé le lancement de deux grandes commandes publiques photographiques. L'une sur le Grand Paris, et dont l’appel à projet sera lancé le 12 juillet prochain, où il sera demandé aux photographes de « dépeindre le paysage français en leur laissant toute liberté de création ». Un projet sur 10 ans. La deuxième commande invitera à photographier « la jeunesse en France aujourd’hui » dans sa diversité. L’appel à projet sera lancé en septembre prochain. Alors côté originalité, on n'en est pas à mettre notre slip de bain sur la tête, mais l'intention est plutôt louable. Et ce n'est pas fini ! On n'arrivait plus à l'arrêter Audrey, et vas y que je te confie la mission du ministère pour la photographie à Sophie Léron, et que je t'organise un « Parlement des photographes » à l’automne prochain. Un peu plus, elle nous aurait doublé le budget de la culture et payé sa tournée de rosé-pamplemousse. On aurait bien aimé. Après, pour ne rien vous cacher, il paraît que les professionnels de la profession restent sceptiques, tant ils en ont entendu des belles promesses, annoncées avec fracas dans les murs de la cité arlésienne et oubliées aussi vite pendant l'été.
Affaire(s) à suivre à la rentrée, avec ou sans rosé.